23 juillet 1992 – 23 juillet 2021, il a 29 ans, Tavio Ayawo Tobias AMORIN, Premier secrétaire du Parti socialiste panafricain (PSP) et membre du Haut conseil de la République (HCR) était victime d’un lâche attentat. Mitraillé à bout portant par un commando comprenant notamment les policiers KAREWE Kossi et BOUKPESSI Yodolou, il est grièvement blessé. D’abord admis dans l’unité de soins intensifs du CHU-Tokoin, il est évacué, le samedi 25 juillet 1992, sur l’Hôpital St Antoine de Paris où il a rendu l’âme dès le lendemain de son admission, dimanche 26 juillet 1992.
Au moment où il a été assassiné, Tavio AMORIN défendait avec acharnement les principes démocratiques consignés dans la nouvelle Constitution en cours d’élaboration notamment : la limitation du mandat présidentiel à 5 ans renouvelable une seule fois, l’interdiction aux membres des forces de sécurité et de défense ainsi qu’aux cadres publics occupant des fonctions d’autorité de briguer le suffrage des électeurs, etc.
Jugés intolérables par EYADEMA, celui-ci décida de frapper : ce fut l’assassinat de Tavio AMORIN qui venait ouvrir une nouvelle page sombre dans l’histoire des assassinats politiques inaugurée au Togo par le même EYADEMA avec celui de Sylvanus OLYMPIO, le père de l’indépendance togolaise, le 13 janvier 1963. Et, après Tavio, nombre d’autres togolais n’ont cessé d’être frappés par les balles assassines du régime dictatorial d’EYADEMA jusqu’à sa disparition en 2005. Et, c’est dans un autre fleuve de sang, que son fils, Faure Essozimna EYADEMA GNASSINGBE prendra sa succession par un triple coup d’Etat militaire, constitutionnel et électoral qui aura fait 400 à 500 morts selon l’ONU, plus de 1 000 morts selon la LTDH dans l’unique objectif d’assoir une sanglante dynastie familiale au pouvoir depuis maintenant plus de 55 ans. Parmi tous ces morts, des centaines de jeunes qui, comme Tavio, n’aspiraient qu’à la liberté, à la Justice et à la démocratie pour le Togo et son peuple ainsi que les peuples du
monde à l’émancipation desquels tenait Tavio, militant attaché aux idéaux du socialisme.
Non à 30-59 ans d’impunité !
Depuis 29 ans, les assassins de Tavio AMORIN n’ont jamais été inquiétés : l’un d’entre eux, KAREWE Kossi, est mort en toute impunité le 31 janvier 2015, et l’autre, BOUKPESSI Yodolou, court toujours, vaquant tranquillement à ses activités, de même que les autres membres du commando, grâce à la rançon dont leurs commanditaires les ont gratifiée. Il y a 9 ans, le Collectif « Sauvons le Togo ! » faisait de la commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat de Tavio AMORIN, une semaine contre l’impunité qui a largement mobilisé les démocrates togolais. Cet appel n’a pas été entendu et on n’a cessé de bafouer l’exigence de tout un peuple que Justice soit rendue à Tavio ainsi qu’à tous les martyrs du Togo, lâchement assassinés par la dynastie dictatoriale EYADEMA-GNASSINGBE depuis Sylvanus OLYMPIO, il y a 58 ans !
C’est pourquoi, en cette occasion de commémoration du 29e anniversaire de l’assassinat de Tavio AMORIN, le Parti des travailleurs lance un appel solennel au peuple togolais et à toutes les organisations démocratiques qui parlent en son nom pour faire de la préparation de la commémoration du 30e anniversaire de l’assassinat de Tavio AMORIN, d’ici l’an 2022, une année contre l’impunité des crimes politiques au Togo ! Afin d’exiger :
Non, à l’impunité : 30-59 ans, c’est assez, c’est trop, Ça suffit !
lJustice pour Tavio AMORIN et tous les martyrs du Togo : arrestation et jugement de tous les assassins et commanditaires de crimes politiques !